Encore une affaire et une polémique sur notre football qui n’en manque pas franchement. Ahmed Belli, président de l’USM, a eu des déclarations graves envers certains de ses joueurs qu’il a accusés d’avoir levé le pied face au CSS et de perdre «exprès» la deuxième place qualificative en Ligue des champions.
Et comme d’habitude, et hormis ce raz-de-marée virtuel sur les réseaux sociaux, personne n’a bronché, essentiellement la FTF et la Lnfp, censées diriger le football. Le parquet aussi n’a pas ouvert d’enquête sur les déclarations dangereuses du président de l’USM. C’est toujours la même réaction dans ce genre de cas : une omerta qui n’est pas nouvelle et une «louche» impunité qui règne dans le football et le sport tunisiens. Des exemples pour ceux qui ont oublié? Les matches JSK-USBG, Mhamedia-ESRadès (paris sportifs), la dernière journée de la saison 2020-2021 et le soupçon fort de matches arrangés, le match ESZ-ESHS de la saison 2021-2022, et la liste est encore longue. Des affaires au rang de «scandales sportifs» dont les indices et les présomptions de culpabilité sont très forts, mais terrés et passés aux archives sous un silence coupable. On sait au fond de nous que ce que dit le président de l’USM (qui n’est pas exempt de reproches car il a lamentablement raté sa mission à la dernière journée) n’est pas faux d’après ce que nous avons vu sur le terrain. Mais le problème, c’est qu’il n’y a pas de suite à toutes ces lourdes affaires : pas d’enquête sérieuse, et si l’on procède aux investigations, on s’arrête là, on classe dans les archives sans suite. Pour le compte de qui cette omerta ? C’est la question centrale derrière laquelle se cache un réseau ténébreux de malfaiteurs qui gangrènent le football tunisien depuis des années. Malheureusement, c’est un fait accompli dont nous sommes d’impuissants témoins.